L’expatriation en famille : entre défis, adaptation et opportunités

Partir vivre à l’étranger en famille, c’est un pari audacieux. Entre les opportunités professionnelles, les défis d’intégration pour les enfants et les ajustements du quotidien, l’expatriation familiale est une expérience aussi enrichissante que complexe.
Quelles sont les clés pour réussir son expatriation en famille ? Quels sont les pièges à éviter ? Deux membres Frenchfounders témoignent et vous donnent dans cet article leurs conseils.
Expatriation : ce qui est prévu… et la réalité !
“On partait pour dix mois. On est restés sept ans.”
Sophie sourit en repensant à son arrivée en Afrique du Sud avec son mari et ses enfants. Initialement venue pour une mission professionnelle, la famille est tombée sous le charme du pays et a prolongé son séjour.
Mais qui dit expatriation dit aussi imprévus. En Égypte, René-Charles a vite compris que l’expérience familiale ne serait pas la même pour tout le monde.
“En tant qu’homme, mon quotidien était assez simple. Mais pour ma femme et ma fille, c’était une autre histoire. Elles ne se sentaient pas à l’aise, les regards étaient pesants et les déplacements compliqués.”
D’un continent à l’autre, les réalités de l’expatriation varient. Ce qui semble simple en Amérique latine peut devenir un défi au Moyen-Orient. L’important ? Se renseigner en amont et accepter que l’expérience ne soit pas toujours celle qu’on avait imaginée.
La place de l’accompagnant : un défi d’adaptation
Quand l’un des parents part avec une mission bien définie, l’autre doit souvent se réinventer.
Pour Sophie, le challenge a été immédiat : son visa ne lui permettait pas de travailler. Elle a dû trouver d’autres façons de s’épanouir professionnellement : business development pour l’École Française, enseignement, engagement dans des projets associatifs…
“Il faut faire une étude de marché de ce qu’il est possible de faire dans le pays avec ou sans visa. Il y a toujours, je pense, des choses à faire. Mais il faut accepter de changer de position; il faut accepter de ne plus travailler éventuellement comme on travaillait avant.” dit Sophie.
René-Charles a vu d’autres modèles. Certains accompagnants restent dans leur bulle, d’autres s’intègrent pleinement. “Ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui acceptent de redéfinir leur rôle et d’explorer de nouvelles opportunités. Se lancer dans du bénévolat, apprendre la langue locale, se former en ligne… Tout est bon pour ne pas subir l’expatriation.”
Leur conseil : avant de partir, réfléchir à un projet personnel. Cela peut être une reconversion, une montée en compétences, ou simplement un engagement local.
Intégrer les enfants : École Française ou école locale ?
L’un des premiers choix cruciaux en expatriation concerne la scolarité des enfants.
Sophie a opté pour l’école française au Cap, pensant éviter des changements trop brutaux. Avec du recul, elle ferait différemment : “J’aurais inscrit mes enfants à l’école locale dès le départ. Ça leur aurait permis de s’intégrer plus vite, d’apprendre la langue plus naturellement et d’avoir un cercle social plus ancré.”
René-Charles, en Australie, fait face au même dilemme. Ses enfants étaient scolarisés à l’École Française au Caire, mais une fois en Australie, il s’est posé la question : faut-il maintenir ce lien ou favoriser une immersion complète ?
Son conseil : bien évaluer la durée de l’expatriation et les perspectives de retour avant de trancher. Une mission de deux ans n’a pas les mêmes implications qu’un projet à long terme.
S’adapter aux cultures locales : un état d’esprit à adopter
“Quel que soit le pays, l’expatriation est une aventure assez exceptionnelle. Quand on élève des enfants, c’est leur donner une ouverture d’esprit, c’est la facilité d’apprendre une troisième langue, une quatrième langue, après c’est une gymnastique de l’esprit qui est assez facile. Le réseau que l’on peut se faire, je trouve aussi que c’est un privilège. On est amené à rencontrer des gens qu’on ne rencontrerait pas ailleurs” nous raconte Sophie.
Chaque pays a ses propres codes et l’expatriation, c’est aussi un choc culturel.
En Australie, René-Charles a été surpris par le rythme de vie radicalement différent :
- Réveil à 5h pour aller surfer avant le travail
- Repas à 11h et fin de journée pro vers 16h
- Week-ends centrés sur le sport et la nature
“La première année, c’était un choc. Mais une fois qu’on a pris le pli, on apprécie vraiment.”
En Afrique du Sud, Sophie a vite appris l’importance de la ponctualité. “Les Sud-Africains sont comme les Anglais. Si tu dis 8h, c’est 8h. Ça nous a fait revoir toute notre organisation.”
Le conseil clé : plutôt que de comparer avec la France, il faut observer, comprendre et adopter les habitudes locales.
Expats et enfants : des racines à reconstruire
Si l’expatriation est souvent une chance pour les enfants, elle peut aussi être un challenge identitaire.
René-Charles raconte l’expérience de sa fille aînée : “Elle a tellement bougé qu’elle ne sait plus vraiment d’où elle vient. Elle parle cinq langues, mais elle n’a pas d’ancrage.”
Sophie partage la même observation : le plus dur, c’est quand les enfants passent l’adolescence à l’étranger. À cet âge, les amitiés sont essentielles, et les déménagements successifs peuvent être une source d’instabilité.
Le conseil clé : stabiliser certains repères familiaux. Maintenir des traditions, favoriser les retrouvailles avec les amis de longue date, et surtout, leur laisser un espace pour exprimer leurs émotions.
Le récap pour une expatriation réussie en famille :
1. Ne pas sous-estimer le choc culturel : chaque pays a ses propres règles du jeu, mieux vaut les comprendre avant d’arriver.
2. Choisir la bonne école dès le départ : immersion locale ou continuité française, tout dépend du projet d’expatriation.
3. Anticiper le rôle de l’accompagnant : trouver un projet personnel ou professionnel pour ne pas subir l’expérience.
4. Adopter l’état d’esprit local : plus on s’intègre, plus l’expérience devient fluide et enrichissante.
5. Penser à l’impact sur les enfants : trouver un équilibre entre stabilité et ouverture au monde.
Conclusion : Une aventure familiale unique
L’expatriation en famille est un challenge intense, mais une opportunité inestimable. C’est une école de l’adaptation, du dépassement de soi et de l’ouverture d’esprit.
Pour Sophie et René-Charles, cette aventure a changé leur vision du monde et celle de leurs enfants. Se réinventer, apprendre à se détacher de ses habitudes, et saisir toutes les opportunités qu’offre l’étranger… Voilà la clé d’une expatriation réussie.
Et vous, êtes-vous prêts à sauter le pas ?
S’EXPATRIER: L’expatriation avec Frenchfounders, c’est comme si vous y étiez déjà !
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